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Miossec

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Les Rescapés

 

Parmi Les Rescapés on trouve des infidèles, des incendiaires, des hommes et des femmes, leur vie sentimentale. Il y a aussi des urgences et il y a des dimanches ; une ville blanche, des parkings de supermarché, des instants volés, des couleuvres, des pétales et, « sous le ciel, la chair et le sang. » Le résultat, costaud, charnel, se résume en un mot : organique.

 

Miossec a choisi d’intituler son onzième album studio « Les Rescapés ». Parce que ce mot, pris dans les vents contraires, évoque à la fois la tristesse et l’optimisme. Parce que quiconque est arrivé jusque-là, malgré les blessures, les obstacles, les pertes, les tourments et les désillusions, est l’un d’eux. Et peut-être, aussi, parce que cet album est le résultat d’un long voyage animé par un souffle, une envie bien particulière : que l’on sente l’homme, la femme, derrière chaque son - que l’on sente les êtres vivants.

Les Rescapés vient après près de 4 années de tournée. À celle en grand ensemble d’Ici-bas, ici même (2014) a très vite succédé celle, plus intimiste, plus militante et plus spontanée de Mammifères (2016), passée par des guinguettes, des granges, un vignoble, un musée. Cette dynamique habite Les Rescapés qui compte trois morceaux sur le frisson de la scène, le banal et le divin de la tournée (L’Aventure, On meurt, Pour). « Pour tous les territoires parcourus, pour ceux où on ne vient plus, ceux où on ne passe pas. Pour la géographie du désespoir et celle de la joie, pour la beauté, pour le geste et pour la façon dont elle se manifeste » chante Miossec sur Pour composé avec Benjamin Lebeau. Les autres morceaux sont écrits, composés par Miossec excepté « La Vie Sentimentale » avec Mirabelle Gilis et « Les Infidèles »  avec Leander Lyons.  Dans cet album transpirent l’envie de porter la musique sur scène et la joie sans cesse renouvelée d’avoir retrouvé l’essence du métier, son utilité.

 

Les Rescapés se construit de mai 2017 à avril 2018, sur trois périodes distinctes. Brest d’abord, avec Mirabelle Gilis et Leander Lyons, où une première étape s’impose : limiter le champ d’action en réunissant « du matériel d’avant les programmations » - Piano, Roland SH 1000, Orgue Yamaha, Mellotron et une boite à rythme italienne, une Elka. Pour cet album particulièrement, Miossec entend maîtriser de bout en bout le son. Comme une sérigraphie, raconte-t-il, « le disque s’est fait avec les mains, dans un cadre et avec un choix de couleurs sonores précis, volontairement limité ». Ici se lit la volonté de retrouver les contraintes et les principes, tenus, assumés, des débuts.

 Viennent ensuite les étapes parisiennes :  au studio Badabing de Julien Delfaud avec Laurent Bardainne, Mirabelle Gilis et Sylvain Daniel où les chansons sont enregistrées en live, avec le rajout de basses Roland et de Jupiter. Puis Studio Garage où l’album est mixé et malaxé avec Dominique Ledudal, avec qui, pendant des nuits, l’entente se fait parfaite.  Là, les morceaux sont remodelés avec des guitares, toutes jouées par le chanteur, qui ne sonnent pas souvent comme des guitares.

Pour Miossec, cet album est le plus personnel musicalement, depuis Boire (1995). Entre temps qu’est-il arrivé ? Quels drames et quelles peaux a-t-on effleuré ? « Je suis devenu ce que font les années, tout ce qui a pu se passer, les souvenirs perdus ou complètement déformés » chante Miossec dans Je suis devenu. Rescapés de nos erreurs, de nos élans et de nos vertiges dont Miossec a souvent su écrire la bande son, nous voilà donc face à l’urgence et au frisson du présent. Organique.

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